honnctes, piiiâqu'alors les deux amis goûtent la jouissance qui leur est la plus natarelle. Voilà donc les amis dont l'homme heureux aura besoin, puisqu'il désire contem- pler des actions belles, et familières à sa propre nature; et telles sont les actions de l'homme vertueux, quand il est notre ami.
§ 6. D'un autre côté, on admet que l'homme heureux doit vivre agréablement. Mais la vie est bien lourde pour un solitaire. II n'est pas facile d'agir continuellement par soi seul ; il est bien plus aisé d'agir avec d'autres et. pour d'autres. L'action alors, qui est déjà si agréable par elle- même, sera plus continue, et c'est là ce que doit recher- cher l'homme heureux. L'homme vertueux, en tant que vertueux, jouit des actions de vertu et s'indigne des fautes du vice, pareil au musicien qui se plaît aux belles mé- lodies et qui se dépite aux mauvaises. § 7. D'ailleurs, c'est bien aussi une manière de s'exercer à la vertu que de vivre avec des honnêtes gens, ainsi que l'a remarqué Théognis. Et à considérer la chose plus naturellement, il est clair que F ami vertueux est le choix naturel que l'homme vertueux doit faire; car, je le répète, ce qui est bon par nature est en soi bon et agréable pour l'homme \ ertueux. Or, la vie se définit dans les animaux par la faculté ou puissance qu'ils ont de sentir. Dans l'homme.
��c'est qu"on aime à voir ses amis faire ^ 7. Théognis, Voir les smlences
le bien, et qu'on en jouit d'autanl de Théop;nis, v. 31, édil. de Brunck.
plus qu'on les estime davantage. — Naturellement... naturelle. Cette
§ 6. Bien lourde pour un soli- répétition est dans le texte. — Je le
taire. Argument Irès-puissant. La répète. Voir un peu plus haut dans
solitude est contraire à la nature so- ce chapitre, § C; et dans le livre 111,
tiable de l'homme. ch. 5, § 3. — Par la faculté de
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