Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/925

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE IX, CH. VIll, § 11. 40S

pour les distinctions et le pouvoir. L'homme de bien aban- donnera tout cela à son ami ; car, à ses yeux, ce désinté- ressement est ce qui est beau et digne de louanges. De fait, on ne se trompe pas en regardant comme vertueux celui qui choisit l'honneur et le bien dt préférence à tout le reste. L'homme de bien peut même aller encore jusqu'.à laisser à son ami la gloire d'agir ; et il y a tel cas où il peut être plus beau de faire faire une chose à son ami que de la faire soi-même.

§ 11. Ainsi donc , dans toutes les louables actions, l'homme vertueux paraît toujours se faire la part la plus large du bien ; et c'est ainsi, je le répète, qu'il faut savoir être égoïste. Mais il ne faut pas l'être comme on l'est gé- néralement.

��Voir dans l'Iliade, chant IX, vei-s ilO sèment bien délicat et bien rare,

etsuiv., ce que le héros dit de lui- L'amitié ne saurait aller plus loin,

même et de sa mtre. quand la chose est vraiment impor-

§ 10. A son amù El même aux tante,

autres, puisque ce ne sonl pas là les § 11. Il faut savoir cire égoïste.

biens qu'il poursuit. — Laisser d Admirable précepte, mais que com-

son ami la gloire d'agir. Désintércs- prennent trop peu d'àmes.

�� �