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LIVRE VllI, CH. III, g 5. 310

g /j. L'amitié ainsi entendue semble se rencontrer sur- ton t dans les gens âgés ; la vieillesse ne recherche plus ce qui est agréable, elle recherche exclusivement ce qui est utile. C'est là aussi le défaut' de ces hommes dans toute la force de l'âge, et de ces jeunes gens qui ne poursuivent déjà que leur intérêt personnel. Les amis de cette sorte ne sont pas du tout d'humeur à vivre habi- tuellement enseail^le. Loin de là, ils ne se sont même pas toujours agréables l'un à l'autre, et ils n'éprouvent aucun besoin de commerce hors des instants où ils doivent réci- proquement satisfaire leur intérêt. Ils ne se plaisent que tout juste autant qu'ils ont l'espérance de tirer mutuelle- ment l'un de l'autre quelque avantage. C'est dans cette classe de liaison qu'on peut ranger aussi l'hospitalité. § 5. Le plaisir seul semble inspirer les amitiés des jeunes gens ; ils ne vivent que dans la passion, et ils poursuivent surtout le plaisir, et même le plaisir du moment. Avec le progrès des années, les plaisirs changent et deviennent tout autres. Aussi, les jeunes gens forment-ils très-vite et cessent-ils non moins vite leurs liaisons. L'amitié tombe avec le plaisir qui l'avait fait naître ; et le changement de ce plaisir est bien rapide. Les jeunes gens sont portés à l'amour; et l'amour le plus souvent ne se produit que

��§ i. La vieillesse ne recherche d'Histoire et de Littérature, p. 393.

plus. Il faut rapprocher ce qu'Aris- Voir la Revue des deux Mondes,

tote dit ici de la vieillesse et de la livraison du 15 janvier 1853. —

jeunesse, sous le rapport des liaisons C'est dans cette classe de liaisons.

d'amitié, du portrait qu'il a fait de Je crains que ceci ne soit une glose

ces dcuxjùges dans la Rhétorique, de commentateur peu intelligent, qui

livre II, ch. 12 ttl3. M. Villemain a se sera glissée dans le texte. L'hos-

tradmt admirablement ces morceaux pitalité n'a rien à faire ici. dans ses Souvenirs contemporains § 5. Ils ne vivent que dans ta

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