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31/| M0R4LE A NICOMAOUE.

��CHAPITRE II.

��De l'objet de ramitié. Le bien, le plaisir et Fintérèt, sont les trois seules causes qui peuvent provoquer l'amitié. — Du goût que l'on éprouve pour les choses inanimées. — Bienveillance réciproque mais ignorée. Pour être vraiment amis, il faut se connaître et savoir directement le bien qu'on se veut l'un à, l'autre.

��^ 1. Toutes les questions que nous venons de poser seront bien vite éclaircies pour nous, du moment que nous connaîtrons ce qu'est l'objet propre de l'amitié, l'objet digne d'être aimé. Évidemment tout ne peut pas être aimé; on n'aime que l'objet aimable, c'est-à-dire, ou le bien, ou l'agréable, ou l'utile. Mais comme l'utile n'est guère que ce qui procure ou un bien ou un plaisir, il en résulte que le bon et l'agréable, en tant que buts derniers que l'on se propose en aimant, peuvent passer pour les deux seules choses auxquelles s'adresse l'amour. § 2. Mais ici se présente une question : est-ce le bien absolu, le vrai bien qu'aiment les hommes? Ou aiment-ils seule-

��Ch. II. Gr. Morale, livre II, u'est peut-être pas très-juste; et daus

ili. 13 ; Morale à Nicomaque, livre toule sa tliéorie de l'amitié, Aristote

VII, ch. 2. admettra toujours les trois tenues au

§ 1. Le bien, ou l'agréable, ou lieu de les réduire à deux. l'utile. Voir plus haut, livre II, ch. 3, § 2. Ces deux choses en ejf et. C'est

§ 7, cette distinction déjà posée. — qu'alors on confond le bon pour

Le bon et l'agréable. En d'autres nous avec l'intérèl. Le bien ne change

termes, le bien et le plaisir. Cette éli- pas; il est bon d'une manière ab-

ininalion de l'utile ou de l'intérêt solue et bon aussi pour l'individu.

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