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Lxx PRÉFACE.

voudra , il ifesl imputable à persouue. Ou peut le déplorer, mais on ne peut le punir ; et Platon, saus le vouloir, énerve toute la législation qu'il a pris lui-même tant de soin à édifier. A quoi bon celte longue et minutieuse nomenclature des délits et des peines ? 11 n'y a plus de délits proprement dits ; il ne doit plus y avoir de châtiments.

Ce qui est trop vrai malheureusement, c'est que, sous la provocation de l'intérêt ou de la passion, la voix de la raison a clé méconnue. Elle parlait ; mais on ne l'a point écoutée; elle condamnait l'action mauvaise qu'on allait faire; mais la volonté, qui pouvait se soumettre, a mieux aimé se révolter; et l'homme s'est rendu coupable tout en pouvant rester innocent. Il faut accorder à Platon qu'il est des natures qui cèdent au mal avec une facilité déplo- rable, tandis qu'il en est d'autres qui se portent au contraire spontanément au bien. C'est là un mys- tère de la Providence que n'ont pu pénétrer ni Timée, tout sage qu'il est, ni Er l'arménien, tout témoin qu'il a été des secrets de l'autre vie. Mais Platon, de son côté, doit reconnaître que Protagorc, sous l'enveloppe de l'allégorie, a trouvé la vérité. <)uelques différences que l'organisation physique mette enire les hommes, ils ont tous sans exception

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