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��MORALE A NICOMAOllE.

��uable qui éventrait, à ce qu'on rapporte, les femmes en- ceintes, pour dévorer les enfants qu'elle arrachait de leur sein. Ce sont encore quelques races de sauvages sur les bords du Pont, qui, dit-on, se donnent l'affreux plaisir de manger, ceux-ci de la viande toute crue ; ceux-là, de la chair humaine ; d'autres, qui se servent réciproquement leurs enfants, dans les épouvantables festins qu'ils s'offrent entr'eux. Ce sont les atrocités qu'on raconte aussi de Phalaris. § 3. Ce sont là des goûts féroces et dignes des brutes. Parfois, ils ne sont que l'effet de la maladie ou de la folie, comme cet homme qui, après avoir immolé sa mère aux Dieux, la dévora ; ou comme cet esclave qui mangea le cœur de son compagnon d'esclavage. Il y a des goûts d'un autre genre qui sont également maladifs, ou qui ne tiennent qu'à une sotte habitude : par exemple, de s'arracher les cheveux, de se ronger les ongles, de manger

��rendue folle par la douleur de la perte de ses propres enfants. — -Ceux- ci de La viande toute crue. C'est un goût repoussant, mais qui n'a rien de blâmable. — Ceux-là de la chair Immaine. Aristote parle encore de ces anthropophages dans la Politique, livre V, ch. 3, § h, page 271, de ma traduction, 2" édition. — Qui se servent réciproquement leurs en- fants. Ce serait plus monstrueux encore que la légende de Thyeste et d'Atrée. — Qu'on raconte aussi de Phalaris. On peut voir ce récit con- servé dans Polybe, Histoire générale, livre XII, ch. 25, 1" fragment. Il paraît que le taureau d'airain où ce tyran iVisait brûler ses victimes, avait

��été transporté d'Agrigente à Car- thage.On l'y voyait encore du temps de Polybe, et le grave historien croit si bien à la vérité de la tradition po- pulaire, qu'il blùme très-vivement Timée de l'avoir contestée. Il y a aussi des commentateurs qui pré- tendent que Phalaris mangea son propre fils, ce qu'Arislote semble confirmer lui-même à la Gn de ce chapitre. Mais ici il est plus probable qu'il veut faire simplement allusion à la cruauté bien connue de cet abomi- nable tyran.

§ 3. Cet homme. Quelques commen- tateurs disent,jenesais sur quelle au- torité, qu'il s'agit de Xerxès. — De s' ar- racher les cheveujf. Pour les ronger.

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