Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/733

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE VI, CH. V, § 7. ^l 1

poissons , tandis que le blanc et le droit, dans un antre ordre d'idées, sont toujours blanc, toujours droit. Tout de même, on conviendra que ce qui est sage est toujours sage, et que ce qui n'est que prudent peut changer sui- vant les cas. Aussi, toutes les fois qu'un homme sait bien discerner son intérêt dans toutes les choses qui le touchent personnellement, on l'appelle prudent; et l'on est tout disposé à lui confier le soin des choses de ce genre. On va même plus loin, et l'on accorde aussi le nom de pnident à certains animaux qui semblent avoir une prévoyance assurée pour les choses qui se rappor- tent à leur propre subsistance. § 7. Du reste, il est évident que la politique et la sagesse ne peuvent pas se confondre. Si l'on entend par sagesse le discernement de son propre avantage, de son propre intérêt, il faudra re- connaître alors plusieurs espèces différentes de sagesse. Évidemment, il ne peut y avoir une seule et même sagesse qui s'applique à ce qui est avantageux et bon pour tous les êtres. Elle diffère pour chacun d'eux, à moins qu'on ne veuille aller jusqu'à soutenir aussi que la médecine est une pour tous les êtres sans aucune distinction. Il n'im- porte d'ailleurs en rien de prétendre que l'homme est le plus parfait des êtres ; car il y a bien d'autres êtres en-

��dées. J'ai ajouté ces détails pour que sans doute amenée, quoique d'une

la pensée fût plus claire. — Si l'on façon assez bizarre, par ccqu'Aristote

entend par sagesse. Suivant Aristote, vient de dire un peu plus haut des

ce n'est là que de la prudence. notions du « sain et du bon. » — //

§ 7. Elle diffère pour chacun d'eux, n'importe d'ailleurs. Toutes cé6 idées

Il semble au contraire que le propre sont confuses, et se suivent peu en-

de la sagesse, c'est d'embrasser l'en- tr'clles. Il est étrange qu'Aristote ra-

seaible des choses. — Soutenir que baisse l'homme au-dessous des astres,

(a médecine. Cette comparaison est dont la nature lui semble plus divine

�� �