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196 MORALE A NICOMAQUE.

réfléchie de l'âme d'où vient le mouvement initial. Ce n'est pas le but qu'on poursuit, ce n'est pas la cause finale, et le principe même de la préférence ; c'est l'instinct d'abord, et ensuite le raisonnement que fait l'âme en vue de quelque chose qu'elle désire. Aussi n'y a-t-il point de pré- férence possible sans intelligence et acte de l'intelligence, ni sans une certaine disposition morale, puisqu'on ne peut bien faire, ni faire non plus le contraire du bien, dans le domaine de l'action, sans l'intervention de l'intelligence et du cœur.

§ 12. L'intelligence, prise en elle-même, ne met rien en mouvement. Riais ce qui meut réellement, c'est cette in- telligence qui a en vue quelque but particulier et qui se fait pratique. C'est elle alors qui commande à cette autre partie de l'intelligence qui exécute; car du moment qu'on fait une chose, et qu'on la fait pour atteindre quelque but, cette chose même qu'on fait n'est pas précisément la fin qu'on poursuit; elle n'est jamais que relative, et dépend toujours de quelqu' autre chose encore. Mais il n'en est pas ainsi de la chose qu'on veut faire ; car faire bien et réussir est la fin qu'on se propose, et c'est à cette fin que l'instinct réfléchi s'applique. Ainsi donc, la préférence de l'âme est un acte d'intelligence instinctive, ou d'instinct

��de l'âme. C'est là en effet le seul doivent point être étudiées par la

principe d'action vraiment digne d'un psychologie.

être raisonnable. Reid a distingué § 12. Cette autre jiartie de l'intel-

trois espèces de principes d'action : ligence qui exécute. La volonté. —

les principes mécaniques, les prin- De la chose qu'on veut faire. Et qui

cipes animaux et les principes ra- est le but final que la raison pour-

tionnels. Je crois la division d'Aris- suit; — Car faire bien. Voir le

tote plus simple et plus vraie. Les début de la Morale à Nicomaque, livre

deux premières classes de Reid ne L ch. 1, où le bien est donné comme

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