Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/694

Cette page n’a pas encore été corrigée

172 MORALE A NICOMAQUE.

tout à fait coupable et pervers. Je trouve donc que c'est avec grande raison qu'on ne juge pas comme préméditées les actions commises dans les emportements du cœur ; car souvent la véritable cause de l'action n'est pas tant celui qui agit par colère, que celui qui a provoqué son courroux, g 10. Dans ces circonstances, on ne discute point ordinairement sur la réalité ou la fausseté de l'ac- tion ; on ne discute que sur sa justice, parce que la colère habituellement ne s'émeut qu'en face d'une injustice souf- ferte et qu'on croit certaine. Dans ces cas là, on ne discute pas sur le fait, comme pour l'exécution des contrats où il faut toujours que l'un des contractants soit nécessaire- ment de mauvaise foi, à moins qu'il n'agisse par simple oubli. Mais ici l'on est d'accord sur le fait lui-même, et l'on ne conteste que sur sa justice. Celui qui s'est permis d'attaquer ne le méconnaît pas; et par suite, l'un des plai- gnants soutient qu'on a eu tort envers lui, et l'autre sou- tient que non.

§ 11. Si l'on nuit avec intention à quelqu'un, on com- met une injustice ; et celui qui commet des injustices de ce genre est vraiment injuste, que son action d'ailleurs pèche contre la proportion ou contre la simple égalité. On peut faire une remarque tout à fait analogue pour l'homme juste; il est vraiment juste, quand il accomplit un acte juste, après une résolution antérieure ; et l'action n'est juste que si elle est volontaire et libre. § 12, Quant aux dommages involontaires, les uns sont pardonnables.

��îïvavité des cas, la ri-pression impi- tition assez peu utile d'une idée très- toyable des lois. claire.

>^ 10. Ici l'on est d'aicvrd. Répé- S 11. Si l'on nuit avec inteniion.

�� �