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LIVRE V, CH. VIII, S 9. 17J

({ui, comment, avec quoi et dans quel but on fait ce qu'on lait. Ainsi, l'on ne voulait pas frapper, ni avec cette chose, ni cet homme, ni pour cette cause. Mais la chose a tourné tout autrement qu'on ne pensait. Par exemple, on avait lancé le projectile, non pour blesser, mais pour faire une simple piqûre. Ou bien, ce n'était ni cette per- sonne qu'on voulait atteindre, ni de cette façon qu'on vou- lait la toucher. § 7. Quand donc le dommage a été pro- duit contre toute prévision raisonnable, c'est un malheur. Quand ce n'est pas précisément contre toute prévision, mais que c'est sans méchanceté, c'est ime faute ; car l'auteur de l'accident a fait une faute, si le principe du dommage causé est en lui, tandis qu'il n'est que malheu- reux quand elle vient du dehors. § 8. En second lieu, quand on agit avec pleine connaissance de cause, quoique sans préméditation, c'est un acte injuste, un délit que l'on commet ; et l'on peut ranger dans cette classe tous les accidents qui arrivent parmi les hommes, par suite de la colère et de toutes les passions nécessaires ou naturelles en nous. En causant de tels dommages, en commettant de telles fautes, on fait certainement des actes injustes, et ce sont là sans nul doute des injustices ; mais pour cela on n'est pas encore essentiellement ni injuste ni mé- chant ; car le dommage ne vient pas précisément de la perversité de ceux qui le causent. § 0. Enfin, quand au contraire c'est de dessein prémédité qu'on agit, on est

��5-uiv. de la traduction de M. Cousin, ces mots pour marquer mieux la

§ 7. Si le principe du dommage distinction faite par Aristote. cause est en lui. Et s'il pouvait § 9. Enfin. Troisième et dernière

l'éviter avec plus d'attention. espèce de faute; c'est le vrai délit,

§ 8. Eh second lieu. J'ai ajouté c'est te ciime, qui appelle, selon la

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