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156 MORALE A INICOMAQUE.

les uns des autres qui, dans la réalité, est le lien coumiun de la société qu'il maintient. Si les hommes n'avaient point de besoins, ou s'ils n'avaient pas des besokis sem- blables, il n'y aurait pas d'échange entr'eux, ou du moins l'échange ne serait pas le même. Mais par l'effet d'une convention toute volontaire, la monnaie est devenue en quelque sorte l'instrument et le signe du besoin. C'est pour rappeler cette convention que, dans la langue grecque, on donne à la monnaie un nom dérivé du mot même qui signifie la loi ; parce que la monnaie n'existe pas dans la nature ; elle n'existe que selon la loi, et il dépend de nous de la changer et de la rendre inutile, si nous le voulons.

§ 10. Il n'y a donc réciprocité véritable que quand on a égalisé les choses à l'avance, et que la relation du la- boureur, par exemple, au cordonnier , est aussi la relation de l'ouvrage de l'un à l'ouvrage de l'autre. Mais il ne faut pas exiger le rapport de proportion, quand ils auront fait l'échange entr'eux. Autrement, l'un des extrêmes am'ait toujours les deux unités de plus dont nous parlions tout à l'heure. Mais quand chacun d'eux a encore son bien, alors ils sont égaux et dans une association véritable, parce que cette égalité peut s'établir de leur lij^re consen-

��toujours soutenu et avec toute raison, chement est d'ailleurs exact trts-

((ue l'homme est un être essentielle- probablement. — Et de la rendre

ment sociable. — Un nom dérivé.... inutile. Voir la Politique, à l'endroit

J'ai dû paraphraser le texte dans ce que je viens de rappeler,

passage, parce que notre langue ne § 10. Dont nous parlions toul-n-r

permet pas le rapprochement ét^mo- l'heure. Voir dans le chapitre précé-

logique que fait Arislote entre les dent, §11. — Et dans une association

deux mots qu'il emploie. Ce ra})pro- véritable. Parce qu'ils onl alors

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