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46 MORALE A NICOMAQUE.

cipales. D'aJjord le courage civique, qui paraît se rappro- cher le plus de celui que nous venons de décrire. Les citoyens, comme on peut le voir, affrontent tous les dan- gers pour éviter les châtiments ou les flétrissures dont la loi les menace , ou pour conquérir les distinctions qu'elle promet. Et voilà comment les peuples les plus braves de tous semblent être ceux chez qui la lâcheté est flétrie, et le courage est en honneur. § 2. Tels sont les héros que chante Homère : et, par exemple, Diomède et Hector. Hector s'écrie :

« Polydamas d'abord me fera des reproches. »

et Diomède :

« Un jour le fier Hector dirait à ses Troyens : M J'ai fait fuir Diomède »

§ 3. Si le courage civique se rapproche plus que tout autre de celui dont nous avons parlé en premier lieu, c'est que la vertu le produit, lui aussi, par une noble pudeur et par le désir du bien. C'est l'honneur qu'il am- bitionne ; et ce qu'il craint, c'est le blâme qui serait une honte. § /i. On pourrait aussi placer sur le même rang que les citoyens, ceux qui se soumettent à la contrainte que leur imposent les ordres de leurs chefs. Ils sont

��tivs-différentes eutr'elles. — Le cou- $ 2. Hector- s^'écric. Iliade, chanl

rage civique. Aristote dit précisé- XXII, v. 1 00 ;— et Diomc'rfc. Iliade,

menl: « le courage politique. » Les chant VIII, v. d48. Aristote répète la

exemples qu'il cite font mieux com- citation relative à Hector dans la

prendre sa pensée. — Celui que Grande Morale et la Morale à Eu-

iioMs venons de décrire. C'est-à-dire dème, aux passages cités plus haut.

lo \érital)le courage. J? 3. Dont nous avons parle en

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