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IWi MORALE A MICOMAQUE.

') siste qu'à avoir reçu ce don dans toute sa grandeur » et sa beauté, au moment où nous sommes nés. »

§ 17. Si tout cela est vrai, en cpoi donc la vertu, je le demande, sera-t-elle plus volontaire que le vice? L'aspect sous lequel le but apparaît et reste posé, est absolument pareil pour l'homme vertueux et pour le méchant tout ensemble ; que ce soit là d'ailleurs un simple effet ou de la nature ou de tout autre cause ; et c'est en rapportant tout le reste à ce but, que l'un et l'autre agissent dans im sens quelconque. § 18. Soit donc que ce but avec toutes ses diversités, n'apparaisse pas uniquement à l'esprit de l'homme par une action aveu- gle de la nature, et qu'il y ait ici quelque chose en- core de plus ; soit qu'au contraire le but soit complè- tement imposé par la nature, et que ce soit simplement parce que l'homme de bien peut y faire concourir le reste de ses actions, qu'on puisse dire que la vertu est volontaire ; il n'en est pas moins certain que le vice est volontaire dans la même mesure que la vertu elle- même ; car le méchant , ainsi que l'homme de bien , a dans ses actions une part qui ne se rapporte qu'à lui, s'il n'en a d'ailleurs aucune dans le l)ut qui leur est im-

��§ 17. Si tout cela est vrai. La jection est très-juste ; mais la ma- réponse d'Aristote ne semble pas nière dont elle est exprimée n'est pas très-claire, du moins dans quelques assez nette; et pour qu'elle le fut détails; au fond, il veut dire que si davantage, j'aurais dû faire dans la le vice n'est pas volontaire, la vertu traduction des changements qui au- ne l'est pas davantage, et que le raient altéré le texte, et que je ne me système qu'il combat se contredit suis pas cru permis, lui-même, en reconnaissant la liberté S 18. // n'en est pas moins cer- de l'homme d'un côté, tandis qu'il tnin. Voilà le fonds même de l'ob- ne la reconnaît pas de l'antre. L'ob- jection.

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