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opposés les uns aux autres, l’opposition des extrêmes entr’eux est plus considérable que ne l’est leur opposition avec le milieu, parce qu’en effet les extrêmes sont plus éloignés l’un de l’autre qu’ils ne le sont du milieu, qui les sépare, absolument comme le grand terme est plus éloigné du petit et le petit du grand, que tous les deux ne le sont de l’égal.

g 5. A un autre point de vue, il est des extrêmes qui ont quelque ressemblance avec le milieu. Ainsi la témérité n’est pas sans ressembler au courage ; et la prodigalité, à la libéralité. Mais la dissemblance la plus grande est naturellement des extrêmes les uns relativement aux autres. Les choses qui sont entr’elles le plus éloignées possible sont appelées des contraires, et elles sont d’autant plus contraires qu’elles sont aussi plus éloignées. § 6. Dans leur rapport avec le milieu, c’est tantôt le défaut, qui est le plus opposé, tantôt c’est l’excès. Ainsi le vice le plus opposé au courage, ce n’est pas la témérité, laquelle est un excès ; c’est la lâcheté qui pèche par défaut. Au contraire pour la tempérance, le terme qui s’en éloigne le plus ce n’est pas l’insensibilité qui pèche par défaut; c’est

��termes, ce ne sont pas de ^^ais mi- théorie des contraires dans les Calé- lieux, gories, ch. 10 et 11, pnj,’e 109 et §5. // est des cxtrîmes qui ont suiv. de ma traduction; dans l’Her- quelque ressemblance. Restrictions méneia, ch. ili, page 198, ibid ; et nécessaires qui prouvent bien que dansla Métaphysique, livre V, ch. 10, dans la pensée d’Aristote, la théorie page 1018, a, 20, édition de Berlin, n’est pas trôs-rigoureuse. Il a dit lui- § 6. Ce n’est pas la témérité. Ob- méme qu’il ne prétendait faire qu’une servation très-juste, d’où il suit que simple esquisse. — Sont appelés des la vertu du courage n’est pas à pro- contraires. On peut voir toute la prement parler un milieu.

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