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taine disposition morale. La première condition c’est qu’il sache ce qu’il fait; la seconde qu’il. le veuille par un choix réfléchi, et qu’il veuille les actes qu’il produit à cause de ces actes eux-mêmes; enfin la troisième, c’est qu’en agissant il agisse avec une résolution ferme et inébranlable de ne jamais faire autrement. Dans les autres arts, on ne tient aucun compte de toutes ces conditions, si ce n’est de bien savoir ce qu’on fait. Au contraire en ce qui concerne les vertus, savoir est un point de peu de valeur ou même sans valeur ; tandis que les deux autres conditions y sont non pas de peu d’importance, mais de toute importance ; car on ne conquiert les vertus que par la constante répétition des actes de justice, de tempérance, etc.

§ 4. Ainsi, des actes peuvent être appelés justes et tempérants, quand ils sont de telle nature qu’un homme tempérant et juste pourrait les faire. Mais l’homme tempérant et juste n’est pas simplement celui qui les fait, c’est celui qui les fait comme les font les gens vraiment justes et tempérants. § 5. On a donc bien raison de dire que l’on devient juste en faisant des actions justes, tempérant, en faisant des actions de tempérance, et que si l’on ne pratique point des actes de ce genre, il est impossible à qui que ce soit de devenir jamais vertueux.


moderne ait poussé plus loin l'obser-


première condition , celle de savoir ,

vation des phénomènes moraux. — toute l’importance qu’elle a.

Savoir est un point de peu de valeur, % k. Comme les font... avec les con-

Aristote a sans doute en vue la tliéo- ditions qu’Aristote vient d’énumérer.

rie de Socrate et de Platon tant cri- § 5. De devenir jamais vertueux.

liquée par lui, ù savoir que la vertu Dans le sens qui a été expliqué un

n’est que la science. Il est possible d’ailleurs qu’il ne donne pas ici à la

peu plus haut, et qui s’accorde complètement avec le langage ordinaire.