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LIVRE l, CH. VI, ^ 7. 35

(iéfinition, c'est que l'on confond ordinairement l'homme hem-eux avec l'homme qui se conduit bien et réussit; et ce qu'on appelle alors le bonheur, est une sorte de succès et d'honnêteté. § 5. Ainsi, toutes les conditions requises habituellement pour composer le bonheur, semblent se réunir dans la définition que nous en avons donnée ; car pour ceux-ci le bonheur est de la vertu ; pour ceux-là, c'est de la prudence ; pour les uns, c'est la sagesse; pour les autres, c'est tout cela ensemble ou quelque chose de cela, à quoi l'on joint le plaisir, ou cpii du moins n'est pas privé de plaisir. Il en est même d'autres qui veulent comprendre dans ce cercle déjà si vaste l'abondance des biens extérieurs.

§ 6. De ces opinions, les unes ont été soutenues et dès longtemps par de nombreux partisans ; les autres ne l'ont été que par quelques hommes en petit nombre, mais illustres. Il est raisonnable de supposer que les uns pas plus que les autres ne sont tombés dans l'erreur sur tous les points, et qu'au moins ils ont bien vu sur quelques uns ou même sur presque tous.

§ 7. D'abord notre définition est acceptée par ceux qui prétendent que le bonheur est la vertu, ou du moins une

��toujours resté fidèle; et c'est parce qu'Aristote a toujours pratiqué. C'est qu'il confond le bonheur avec le but celui qui plus tard lui a profité à lui- même de la vie, qu'il a trop souvent même, quand Leibnitz a essayé de le incliné aux biens matériels. réhabiliter et de le réconcilier avec

§ 5. Il en est mt!mc d'autres, la science moderne. Ce principe fait

Aristote semble les blâmer, bien qu'il autant d'honneur à la sagacité qu'à

soit lui-même revenu plus d'une fois la modestie de ceux qui l'appliquent,

à cette opinion. C'est un insupportable orgueil de

^ fi. // est raisonnable de sup}w- croire qu'on est le seul à découvrir

ser. Principe (le critique excellent et et à comprendre la vérité.

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