Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/441

Cette page n’a pas encore été corrigée
29
LIVRE I, CH. IV, § 14.

pendamment de toutes ces fonctions diverses, a encore la sienne propre ? Mais quelle peut être cette fonction caractéristique ? § 12. Vivre est une fonction commune que l’homme partage même avec les plantes ; et l’on ne cherche ici que ce qui lui est exclusivement spécial. Il faut donc mettre hors de ligne la vie de nutrition et de développement. À la suite, vient la vie de sensibilité ; mais cette vie à son tour se montre également commune à d’autres êtres, au cheval, au bœuf, et en général à tout animal aussi bien qu’à l’homme. § 13. Reste donc la vie active de l’être doué de raison. Mais l’on peut en outre distinguer dans cet être la partie qui ne fait qu’obéir à la raison, et la partie qui possède directement la raison, et s’en sert pour penser. De plus, comme cette faculté même de la raison peut se comprendre encore en un double sens, il faut bien déterminer qu’il s’agit surtout de la faculté en acte, parce que c’est elle qui paraît mériter plus particulièrement le nom qu’elles portent toutes deux. § 14. Ainsi, la fonction propre de l’homme serait l’acte de l’âme conforme à la raison, ou du moins l’acte de l’âme qui ne peut