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XXVI PREF.VCE.

moitié chemin. Une loi suppose do toute nécessité nn législateur qui l'a faite ; l'obéissance suppose néces- Scurement l'empire; et la raison n'a pas de roule plus assurée, si elle eu a de ])lus profondes, pour arriver il Dieu, le connaître et l'aimer. Les lois humaines ne peuvent être le fondement de la loi morale ; car c'est elle qui les inspire, qui les J4ige et les condamne, ([iiand elles s'écartent de ses (ordres légitimes. L'édu- cation, invoquée par quelques philosophes, n'ex- plique pas plus la loi morale qui la domine que les lois publiques. Au fond, l'éducation, quelque particu- lière qu'elle puisse être, n'est sous une autre forme qu'une législation, imposée à l'enfant au lieu de l'être à des hommes ; et cette législation restreinte n'a pas d'autres bases que les législations civiles. La loi morale, de quelque côté qu'on l'envisage, n'a donc rien d'humain quant à son origine. Elle gouverne l'homme précisément parce qu'elle ne vient pas de lui ; et quand il veut étudier eu elle les voies de Dieu, il en reconnaît avec une entière évidence la puissance et la douceur.

Dans le monde matériel tout entier, quelque beau, quelque régulier qu'il soit, l'observation la plus at- tentive ne rencontre rien qui puisse nous donner la moindre idée de la loi morale. Les traces que i)ar fois

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