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cci.xii DISSERTATION

manière assez claire, sans d'ailleurs être nommée expres- sément. Aristote veut expliquer les différences de l'ima- gination et de la pensée ; et il ajoute : « Il y a aussi des )) différences dans la pensée elle-même ; par exemple, la » science, l'opinion, la sagesse et leurs contraires, diffé- » rences dont on parlera dans un autre lieu. » Cet autre lieu me semble évidemment la Morale, comme l'ont cru tous les commentateurs, et dans la Morale à Nicomaque, les passages spéciaux que je viens de rappeler à propos de la Métaphysique.

Il est possible qu'on découvrît encore dans les œuvres d' Aristote d'autres citations analogues ou d'autres allu- sions. Je m'en tiens à celles-là, qui sont les principales ; et voici quelques conclusions qu'on en peut légitimement tirer.

Les citations que fait Aristote de sa Morale dans ses autres ouvrages, semblent se rapporter à peu près exclu- sivement à la ]\Iorale à Nicomaque. Mais comme les théories de celle-ci se retrouvent également dans la Grande Morale et dans la Morale à Eudème, il s'ensuit que les citations qui conviennent à la Morale à Nico- maque, conviennent à peu près autant aux deux autres.

En second lieu, cette coïncidence est frappante et com- plète, pour les citations qui se rapportent aux livres cin- quième et sixième de la Morale à Nicomaque, puisqu'ils sont en même temps les livres quatrième et cinquième de la Morale à Eudème.

Sans doute, ce serait aller trop loin que de s'imaginer que l'authenticité des trois ouvrages de Morale soit attestée positivement par les témoignages qui précèdent. Mais l'authenticité des doctrines, si ce n'est des traités eux-

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