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PRÉFACK. civil

ne peut jamais aller aux âuies faibles et vulgaires. 11 est fuit surtout pour séduire la jeunesse, qui ne connaît point les choses, et qui conçoit une idée exagérée de ses forces, parce qu'elle ne les a point encore éprouvées et qu'elle en a beaucoup. On serait étonné de le voir naître dans un temps de décadence, s'il y était seul sur la scène, et si l'Épicuréisme n'était venu à la même époque parler à la foule, tandis que lui n'était entendu que des âmes d'élite. îl a rendu de grands services dans l'antiquité ; et je ne dis pas qu'il ne puisse encore eu rendre. Mais on doit plaindre les siècles, ou les cœurs, qui en ont besoin; car il faut que les vraies croyances de l'humanité se soient obscurcies pour eux ; et qu'ils exagèrent l'homme fol- lement, parce qu'ils ont aveuglément nié ou rabaissé Dieu. Je conçois et je partage dans une certaine mesure l'estime et l'admiration qu'excite le Sloïcisme. Mais j'eslime et j'admire bien davantage encore la sa- gesse platonicienne, qui place tout à son rang, qui laisse l'homme au sien, qui, loin de tout excès, a trouvé la vérité, et qui est mille fois plus pratique, plus aimable et plus siire.

Après le Stoïcisme, et sans m'arrèter ni à Cicéron ni à Sénèque, je franchis vingt siècles ; et je passe à

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