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PREFACE. r.xxxix

élaient d'hier. Rieu n'a vieilli dans ces physionomies qui ne sont pas celles d'x\tiiènes uniquement, et qui sont les nôtres, aussi bien qu'elles seront celles de nos descendants. Il n'y a pas plus de rides qu'il n'y a de grimace sur ces figures, dont l'empreinte est inaltérable. Elles sont indcslrucliblcs comme la vérité.

Je pourrais citer les analyses du courage, de la tempérance, de la libéralité, de la magnificence, etc. Mais si l'on veut connaître à plein la manière d'Aris- tote, c'est surtout le portrait du magnanime qu'il faut lire. 11 n'a rien écrit de plus simple, de plus grand, de plus naturel. Dans ce tableau achevé, il n'est point une nuance qui ne soit importante et réelle; pas un trait qui n'ait sa valeur et son but. Quand on a eu dans sa vie le bonheur de ren- contrer une de ces âmes supérieures, et de l'observer à loisir, ou est tout étonné de l'exactitude de cette noble peinture. 11 n'est pas jusqu'aux allures corpo- relles du magnanime que le regard alleutif du philosophe n'ait remarquées. Mais par une imitation involontaire, quelque chose de l'original est passé dans cette copie si fidèle. Le style d'Aristote y est solide, puissant et serein comme le magnanime lui- même. Mais il a un peu aussi de son laisser aller cl

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