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morts, à ses parents, à sa patrie. § 3. L'avidité se rapporte aux contrats de toute sorte, où elle tâche toujours de s'attribuer plus de profit qu'il ne lui en doit revenir. § U. L-'insolence est ce sentiment qui pousse les hommes à trouver leur plaisir à insulter les autres ; et c'est là ce qui justifie le mot d'Evénus sur l'insolence, qui :

« Sans faire aucun profit n'en est pas moins coupable.»

g 5. L'injustice se plaît à violer toutes les coutumes tra- ditionnelles et légales, à désobéir aux lois et aux autorités. à mentir, à se parjurer, à manquer à tous ses engage- ments, à se jouer de sa foi. § 6. Les compagnes habi- tuelles de l'injustice, ce sont la calomnie, qui dénonce, la jactance, qui trompe , une fausse philanthropie, qui dissimule, la perversité dans le cœur, la fourberie dans les actes. § 7. 11 y a trois espèces aussi de l'illibéralité : l'amour du lucre, qui ne recule devant aucune honte, l'a- varice, qui rogne sur tout, et l'épargne sordide, qui ne sait pas dépenser. § 8. L'amour du lucre honteux est ce sen- timent qui pousse les hommes à gagner, sans respect de quoique ce soit, et à faire plus décompte du profit que de la honte dont on se couvre. ^' 9. L'avarice fait qu'on évite de dépenser même dans le cas où ce serait un devoir. § 10. Enfin, l'épargne sordide est ce sentiment qui, même lorsque les gens font de la dépense, les pousse à là faire mal et trop petite, et les expose à perdre plus qu'ils n'épargnent, en ne sachant pas faire à propos ce qu'il importe de faire. § 11. L'illibéralité consiste à mettre l'argent au-dessus de tout, et à ne jamais voir de déshon- neur là où il y a (juelque profit, \'ie de manœuvre, digne des esclaves, vie des gens en liaillons, ronstammenl

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