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A62 MORALE A EUDÈME.

(lire qu'ils aient la beauté morale dans toute sa perfection. Ils n'ont pas les vertus qui sont belles essentiellement et en soi ; ils ne cherchent pas à être beaux moralement, en même temps que vertueux. J'ajoute que non-seulement ils sont incomplets sous ce rapport, mais que de plus, des choses qui ne sont pas naturellement belles et qui ne sont que naturellement bonnes, deviennent belles à leurs yeux. § 8. Les choses qu'on fait ne sont vraiment belles que quand on les fait, et qu'on les recherche, en vue d'une fin qui est belle aussi. Voilà pourquoi ces biens naturels ne deviennent vraiment beaux que dans l'homme qui pos- sède la beauté morale ; or, le juste est beau : et le juste, c'est ce qui est en proportion du mérite. Mais l'homme honnête, dans le sens que nous indiquons ici, mérite tous ces biens. § 9. On peut dire encore que le convenable est beau; or, il convient que l'homme doué de toutes ces ver- tus ait la fortune, la naissance, le pouvoir. Tous les biens de cet ordre sont à la fois utiles et beaux pour l'homme qui possède la beauté morale et la vertu parfaite, tandis que tous ces avantages sont déplacés dans la plupart des autres hommes. Les biens qui sont bons en soi, ne sont pas bons pour eux ; ils ne sont bons que pour l'homme de bien ; et ils deviennent des beautés dans l'individu qui est

��beauté morale dans toute sa perfec- ciiosesiinif|uenientpoiir clles-mênies,

tioTt. Paraphrase du mot unique qui el s;uis aucuu motif ullérieur. —

est dans Poriginal. — Des choses qui Dans le sens que nous indiquons ici,

ne sont pas îiatuvellemenl belles, La J'ai ajouté celte explication qui me

force du corps, par exemple. semble ressortir du contexte.

g 8. Que quand on les fait en vue § 9. Sont déplaces. Le lexte dit

d'une fin qui est belle aussi. En précisément : « détonent ». Je n'ui

d'autres termes, qu'on fait les belles pu enip'oycr cette métapliore.

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