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LIVRE VII, CH. X, § -23. A-il

a raison. Faut-il regarder au service même (jui a été rendu, à sa valeur, et k sa qualité? Ou laut-il plutôt regarder k celui qui l'a l'cçu ? Car il se peut que ce soit comme le dit Théognis :

« C'est peu pour toi, Déesse, et pour moi c'est beaucoup. »

Il peut même arriver que, pour tous deux, ce soit absolu- ment le contraire, et qu'on puisse répéter ce dicton bien connu :

« Pour toi ce n'est qu'un jeu ; mais pour moi c'est la mort. »

§ 22. Voici d'où naissent toutes les récriminations. L'un croit qu'on lui doit beaucoup, parce qu'il a rendu un grand service, et qu'il a obligé son ami dans un cas urgent; ou bien, il allègue encore d'autres motifs, en ne considérant que l'utilité du service rendu, sans penser au peu qu'il lui en a coûté. L'autre, au contraire, ne voit que ce que le service a coûté au bienfaiteur, et non pas le profit que lui-même en a tiré. § 23. Parfois encore, c'est celui qui a reçu qui récrimine ; et, pendant qu'il ne rap- pelle de son côté que son très-minoe profit, l'autj-e énumère l'avantage énorme que la chose a produit : et, par exemple, si en s' exposant à un péril on a pu tirer quelqu'un d'affaire, en ne lisquant que la valeur d'une

��plus à l'abri des contestations, connue qui o pris une foimo riiylliraique. ie prouve assez la multitude des pro- 5 22. L'un croit.... i autre au ces. contraire. C'est ce qui se piésinle ^21. Comme ie dit Théognis. Voir liès-fié(|uemnient dans le cours ordi- Ics sentences de Tliéogiiis, vers 1 h. naire des choses. — Pour loi ce n'est qu'un jeu. Je $ 23. Parfois encore, ^[tnie re- né sais si c'est le vers de quekjue marque. Toutes ces observations sont poùte, ou si c'est un simple pro\erbe Irès-juslcs et lrts-prutif|uei-.

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