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��MORALE A EUDÈME.

��Dieu. Il faut donc que le profit, d'un côté, soit égal à l'honneur, de l'autre. § lA. Mais l'aflection fondée sur l'égalité est précisément l'affection civile et républicaine. L'affection civile ne repose que sur l'intérêt ; et de même que les États ne sont amis les uns des autres qu'à ce litre, de même les citoyens le sont entr'eux à titi-e égal :

« Athènes méconnaît et déteste Mégare. »

Et les citoyens non plus ne se connaissent pas davantage, du moment qu'ils ne sont plus utiles les uns aux autres ; cette amitié-là ne dure guère que le temps qu'on traite de la main à la main. § 15. C'est que, dans cette association politique et républicaine, le commandement et l'obéis- sance ne viennent pas de la nature, et n'ont même rien de royal ; ils sont alternatifs. Ce n'est pas pour faire du bien, comme Dieu, que l'on commande ; c'est seule- ment afin qu'il y ait égalité d'avantages dont on profite, et de services que l'on rend. Ainsi donc, l'affection poli- tique et républicaine veut absolument reposer sur l'égalité.

��Egal a Uliunneui: Seulimcnls Irès- nobles el lrès-ju»tes.

J> 14. Et rcpnblicttine. Voir plus haut. ch. 9, § j, p. 411. — Alhcncs mcconnait. Ce veis vienl d'ètie cilé cb. 2, § 14, p. 370. — Celte amitié- là. Ou plulôt : « cette liaison, cette afTeclion. n

§ 15. -Vf vicHDCHtpas de la nature. Ceci ne contredit pas ce qui a été si bien établi pur Ai istote : L'État est

��uu fait de nature; mais l;i constitu- tion du pouvoir vitrie dans chaque État, et ce n'est pas la nature qui la fait, — Vaffeclion politique. Le texte dit proprement : «l'amitié». — Jlepose sur l'éyaUic. C'est le grand principe vingt fois répété par Aris- tofe dans la Politique. Mais cette égalité ne concernait que les citoyens, et laissait en dehors de la société tous les esclaves.

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