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338 MORALE A EUDÈME.

cher et employer l'honneur et tous les biens honorifiques. De plus, ainsi que nous l'avons reconnu, le magnanime ne s'occupe point des choses qui ne sont qu'utiles. Par con- séquent, le milieu qu'il sait garder en tout cela est parfai- tement louable, et il est clair que la grandeur d'âme est un milieu comme tant d'autres vertus. § 16. Aussi, nous avons signalé deux contraires dans notre tableau. Le pre- mier, c'est la vanité, qui consiste à se croire digne des plus grandes distinctions quand on ne l'est pas ; et de fait, on donne ordinairement le nom de vaniteux à ceux qui se croient dignes, sans l'être réellement, des plus grands honneurs. L'autre contraire est ce qu'on peut appeler la petitesse d'âme, qui consiste à ne pas se croire digne de grands honneurs quand on l'est cependant; c'est en effet le signe de la petitesse d'âme, quand on a des avantages qui méritent toute estime, de croire qu'on n'est digne d'aucune distinction. Donc, de toutes ces considé- rations, il résulte la conséquence nécessaire que la gran- deur d'âme est un milieu entre la vanité et la petitesse d'âme.

§ 17. Le quatrième caractère, parmi ceux que nous venons d'indiquer, n'est pas tout à fait digne de blâme. Mais il n'est pas non plus magnanime, parce qu'il n'a de

��mais quelquefois on doit savoir se tout à fait ce qu'on dit ici. Le carac-

défendre soi-même comme on défen- tère qu'on décrit serait plutôt de la

drait autrui. modestie; et à ce compte, il ne serait

§'J5. Ainsi que nous l'avons re- point blâmable. D'ailleurs, la petitesse

conmi. Ci-dessus, § 8. d'àme est bien plus l'opposé de la

§ 16. Dans notre tableau. Voir magnanimité que la vanité, plus haut, livre II, cb. o, § 8. — § 17. Que nous venons d'indiquer.

Ce qu'on peut ajrpeler la petitesse Un peu antérieurement, § 12, on

d'âme. La petitesse d'âme n'est pas trouve déjà ces idées.

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