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LIVRE III, CH. I, ^ 12. 309

redoutables pour lui, et qui en partie ne le lui sont pas ; redoutables, en tant qu'il est homme ; non redoutables, eu tant qu'il est courageux; ou du moins très-peu redoutables, ou même pas le moins du monde à redouter, (cependant, ce sont là des choses qui sont réellement à craindre, puis- qu'elles sont à craindre pour la plupart des hommes. § 10. Aussi, cette manière d'être est-elle digne de louanges ; et l'hommecourageuxestregardécommeaussi complet en son genre, que le sont dans le leur l'honane fort et l'homme bien portant. Ce n'est pas du tout que ces hommes, tels qu'ils sont, puissent être au-dessus de toute atteinte : celui-ci, en résistant à la fatigue, et celui-Là en supportant tous les excès en quelque genre qu'ils soient. Mais ils sont dits sains et forts, parce qu'ils ne souffrent point du tout, ou du moins parce qu'ils souffrent fort peu, de ce qui fait souffrir bien des hommes, ou mieux la plupart des autres hommes. § 11. Les gens valétudinaires, les faibles et les lâches souffrent des épreuves et des impressions les plus communes, ou plus vite, ou plus vivement que le reste des hommes; et d'autre part, dans les choses où la majorité des hommes souffrent réellement, ils ne souffrent pas du tout; ou du moins, ils ne souffrent que fort modérément. § 12. On peut élever la question de savoir s'il n'y a vraiment rien de redoutable pour l'homme de courage, et

��lui. Sa raison lui dit que les choses puisque ni l'un ni l'autre ne iné- (lu'il brave sont à craindre; mais eu rilcnt d'éloges comme Tliomme cou- même temps, elle lui ordonne de les râpeux.

braver. § H- ^'* "- soufrent pas. Par

§ 10. Uliomme fort et l'Iwmmc l'apatliie que la maladie ou la peur

bien portant. Ces deux exemples ne leur donne. C'est le sens le plus pro-

bont peut-être pas très-bien choisis, buble du texte.

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