Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1301

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE II, CH. X, g 20. %)1

richesse que l'on veut? Ou est-ce le plaisir, ou telle autr<^ cliose, qui est le but véritable eu vue duquel on agit? Or, l'homme qui délibère, ne délibère que parce qu'après avoir considéré la fin qu'il veut atteindre, il juge que le moyen employé peut amener cette fin à lui, ou parce que ce moyen peut le conduire lui-même à cette fin. § 25. La fin par sa nature est toujours bonne, tout aussi ])icn que le moyen particulier sur lequel on délibère spécialement. Ainsi, par exemple, un médecin délibère pour savoir s'il administrera tel ou tel remède; et un général d'armée déli- bère pour savoir le lieu où il fera camper ses troupes; et dans tous ces cas la fin qu'on se propose est bonne, et elle est d'une manière absolue ce qu'il y a de mieux. § 26. C'est un fait contre nature, et qui renverse l'ordre des choses, quand la fin n'est pas le bien véritable, mais seulement l'apparence du bien. Cela tient à ce que, parmi les choses, il y en a quelques-unes qui ne peuvent être employées qu'à l'usage spécial pour lequel la nature les a faites. Telle est la vue, par exemple : il n'y a pas moyen de voir des choses auxquelles ne s'applique pas la vue, ni d'entendre des choses où l'ouïe n'a que faire. Mais on peut

��inre. Observation juste, mais qui qnent le mal est involontaire. —

iinporie assez peu au sujet en discus- S'il administrera tel ou tel remède.

sien. Mais il ne délibère pas pour savoir

§ 2i. Considérer la fin qu'il veut s'il doit guérir le Lialade,

atteindre. Par une sorte d'intention § 26. C'est un fait contre nature.

spontanée de son intelligence. Grand principe, qu'Aristote a toujours

§25. La fin... est toujours bonne, soutenu, et qui l'a sans doute aidé

Voir le (iébut de la Morale à Nico- puissamment à comprendre les phé-

iuaque. Eu d'autres termes, c'est la nomOnes naturels, et à les décrire

tiiéorie de Platon : « On ne veut aussi bien qu'il l'a fait. — Telle est

jamais que le bien: e( par consé- la rue par c.veiiy>lr. Remarque très-

�� �