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entre la volonté et l'intention, c'est que jamais l'intention ne s'applique directement à une fin, mais seulement aux moyens qui mènent à cette fin. Ainsi, par exemple, per- somie n'a l'intention d'être bien portant ; mais on a seule- ment l'intention de se promener ou de rester assis en vue de la santé qu'on désire. On n'a pas davantage l'intention d'être heureux ; mais on a l'intention de gagner de la fortune, ou d'affronter même un péril pour arriver au bonheur. En un mot, quand on choisit un parti et qu'on exprime une intention, on peut dire toujours et ce qu'on a l'intention de faire, et ce en vue de quoi l'on a cette intention. Il y a ici deux choses bien distinctes : l'une pour laquelle on a l'intention d'en faire une autre, et la seconde qu'on a l'intention de faire en vue de la première. § 7. Or, ce qui est éminemment aussi l'objet de la volonté, c'est la fin qu'on désire ; et ce qui est l'objet également de l'opinion, par exemple, c'est qu'il faut être bien portant et qu'il faut être heureux, g 8. Il est donc de toute évi- dence, d'après ces différences, que l'intention ne se confond ni avec le jugement ou opinion, ni avec la volonté. La volonté et le jugement s'appliquent essentiellement à un but final ; mais l'intention ne s'y applique pas.

§ 9. Ainsi, il est clair que l'intention n'est, absolument

��§ 6. Ne s'applique directement à comme elles. Mais les exemples cilés

iiHC fin. On ne voit pas te

A ue pourquoi la volonté et rinlentioii tiès-bien la pensée; et la dilTérence

nes'appliqueiaienlpasà uiienu,aussi est très-réelle. — ^' 2/ « ici deux

bien qu'elles s\ij)pliqueut au moyens clioscs bien distinctes. On doit re-

(|ui peuvent v mener. On peut avoir niniqucr la délicatesse et la parfaite

à choisir entre des lins diverses aussi exactitude de cette anahsc.

bien qu'entre des u'.ojcns di\ers :'^ 7. L'objet de la rolontc... Vob-

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