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LIVR?: II, CH. VIII, g 10. 279

que les intempérants seuls agissent par force et involon- tairement ; et l'on comprend bien pourquoi : c'est qu'il se passe en eux quelque chose qui ressemble à la contrainte et à la force que nous observons dans les objets inanimés, g 9. Mais si l'on rapproche de ceci ce qui a été dit plus haut dans la définition proposée, on aura précisément la solution qu'on cherche. Ainsi, quand quelque chose d'ex- térieur vient pousser ou arrêter un corps quelconque à l'inverse de sa tendance, nous disons qu'il est mû de force; et dans le cas contraire, nous disons qu'il n'est pas mû par force. Or, pour l'homme tempérant et pour l'in- tempérant, c'est la tendance qu'ils ont chacun en soi qui les pousse ; ils ont en eux les deux principes ; et par con- séquent, ni l'un ni l'autre n'agit par force ; mais l'un et l'autre agissent librement, par ces deux mobiles et sans nécessité qui les contraigne, g 10. Nous appelons en effet nécessité le principe extérieur qui pousse ou qui arrête un corps contre sa tendance naturelle, comme si quelqu'un vous prenait la main pour en frapper une autre personne, malgré votre résistance, contre votre volonté et contre votre désir. Mais du moment que le principe est intérieur,

��ou n'en a que de très -faibles, en eux les deux principes. C\'^i lù

^'8. Afjisscnt par forrc cl invo- une vérité dont chacun de nous peut

lonîairemcnt. C'est presque la théo- s'assurer en s'obscivanl soi-même,

rie Platonicienne : le mal est involon- Qui les conlraigne. Jai ajouté ces

laite. — Quelque chose qui rrs- mots.

semble. C'est faire peut-être une § 10. Du moment que le principe

bien large concession à l'intempé- est intérieur. Il ne suflit peiil-êire

rance. pas que le principe soit inlénciir

§ 9. Ce qui a été dit plus haut, pour qu'il n'y ail pas violrncc. Ce

Voir au début de ce chapitre, cl dans qui est plus vrai, c'est qu'il y a

le chapitre précédent. «5 2. —//s.'»/ liberté du moment qu'il y a deus

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