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nous. § 5[1]. Quand je dis accessibles, praticables, ce mot a deux sens : il signifie tout ensemble, et les objets qui sont le but direct de nos efforts, et les choses secondaires qui sont comprises dans notre action en vue de ces objets. Ainsi, la santé, la richesse sont placées au nombre des choses accessibles à l’homme, au nombre des choses que l’homme peut faire, de même qu’y est placé aussi tout ce qu’on fait pour atteindre ces deux buts, à savoir les remèdes et les spéculations lucratives de tout genre. Donc évidemment, le bonheur doit être regardé comme la chose la plus excellente qu’il soit donné à l’homme de pouvoir obtenir.


CHAPITRE VIII.

Du bien suprême. Examen de trois théories principales sur cette question. — Réfutation de la théorie du bien en soi, et de la théorie générale des Idées. Elles ne peuvent servir en rien à la vie pratique. — Le bien se retrouve dans toutes les catégories ; il y a autant de sciences du bien qu’il y a de sciences de l’être. — Méthode inexacte pour démontrer le bien en soi. — La politique ainsi que la morale étudient et poursuivent un bien qui leur est propre.


§ 1[2]. Il fait donc examiner quel est le bien suprême et

  1. Donc évidemment. Conclusion peu rigoureuse de ce qui précède.
  2. Trois opinions principales. Il semble que ceci annonce une discussion ultérieure ; mais elle ne se retrouve pas dans la suite de l’ouvrage. Peut-être s’agit-il des trois solutions indiquées plus haut, ch. 1, § 7. — On dit d’abord. C’est Platon qui soutient cette théorie ; on ne le nomme point ici : il est nommé dans la Morale à Nicomaque. Mais la théorie est assez reconnaissable pour qu’il soit inutile d’en citer l’auteur.