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PUl'FACE. cxiii

pas à établir comme un principe incoulcsitible, que le bonheur est la fin dernière de toutes les actions de riiomme. 11 ne s'agit donc plus ni de devoir ni de vertu, donnés par Socrate et Platon pour la fin su- prême de la vie humaine ; il s'agit du bonheur uniquement; et le philosophe, sur ce terrain glissant, va rechercher les conditions du bonheur, tel qu'on le comprend d'ordinaire et qu'on le poursuit dans le monde.

11 est a peine besoin de dire qu'on ne trouvera , dans le système d'ilristote sur le bonheur, aucun de ces sentiments vulgaires et grossiers, dont plus tard l'Épicuréisme a lait étalage. Loin de là, l'idée qu'il se fait du bonheur est délicate et même élevée ; et cette première et capitale erreur étant admise, il la corrige, sans d'ailleurs la reconnaître, par les développements qu'il lui donne. 11 se demande avec une sagacité profonde quelle est la fonction spéciale de l'homme : et d'après les grands enseignements qu'il a reçus dans l'école Platonicienne, il répond que l'œuvre propre de l'homme, et son privilège parmi tous les êtres animés, c'est l'activité de l'âme dirigée par la vertu. Ce sera donc là évidemment h condition première de sou bonheur; car un être qui va contre la \\n ([uc sa nature lui impose, est à la

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