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cil PRÉFACE.

homme parfaitement conForme dans ses aclions, comme dans ses principes, au modèle de la vertu, autant que le permet l'infirmilé de notre nature. Entre les mains de la Divinité, les hommes ne semblent guère à Socrate que des automates, dans lesquels il se rencontre à peine quelques parcelles de venu et de vérité; et quand on reproche au philo- sophe de parler avec bien du mépris de l'espèce humaine, il demande qu'on excuse tant de dédain , parce que c'est en regardant du côté de Dieu que l'impression de cette vue divine lui a inspiré ces humbles aveux ^.

C'est que le plus grand mal de l'homme est un défaut que nous apportons tous en naissant, que tout le monde se pardonne, et dont par conséquent per- sonne ne cherche à se défaire. On l'appelle l'amour - propre. Sans doute cet amour, précisément parce que la nature l'a mis en nous, a quelque chose de légitime et même de nécessaire. Mais il n'en est pas moins vrai que, quand il est excessif, il est la cause ordinaire de toutes nos erreurs. On s'aveugle si aisé- ment sur ce qu'on aime! On juge si mal de ce qui

��(1) Platon, Apologie de Socrate, pages 70 à 76 ; Lois, X, 267 né publique, VI, 3!i et 38; Lois, \U, lil ; Phcdon, 290.

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