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et le démarque du Pirée, qui, dans les deux endroits, célèbrent les Dionysies et désignent les chorèges. À Salamine le nom de l’archonte est inscrit dans les actes publics.


Les neuf archontes. Examen.

LV. Les magistrats dont il vient d’être parlé sont désignés par le sort et toutes leurs attributions ont été exposées. Pour ceux qu’on appelle les neuf archontes, il a été dit de quelle manière ils étaient désignés à l’origine[1]. Aujourd’hui on tire au sort les six thesmothètes et leur secrétaire, et aussi l’archonte, le roi, le polémarque, un dans chaque tribu, à tour de rôle.  Ces magistrats sont soumis à un examen, d’abord dans le Conseil des cinq cents, excepté le secrétaire : celui-ci est examiné seulement devant le tribunal, comme les autres magistrats ; car tous les magistrats, soit désignés par le sort, soit élus, n’entrent en charge qu’après avoir été soumis à un examen. Pour les neuf archontes, ils subissent un premier examen dans le Conseil, un second devant le tribunal. Autrefois aucun d’eux ne pouvait entrer en charge si le Conseil l’avait rejeté ; aujourd’hui on peut faire appel au tribunal, et c’est celui-ci qui décide souverainement en matière d’examen.  Dans l’examen, on pose d’abord cette question : « Quel est ton père et de quel dème ? Quel est le père de ton père ? Quelle est ta mère ? Quel est le père de ta mère et de quel dème ? » On lui demande après cela s’il participe à un culte d’Apollon Patrôos et de Zeus Herkeios et où sont ces sanctuaires ; puis s’il possède des tombeaux de famille et où ils sont ; ensuite s’il se comporte bien envers ses parents ; s’il paye ses contributions[2]  ; s’il a fait les campagnes militaires. Après avoir posé ces questions, [le président] poursuit : « Produis tes témoins à l’appui ».  Quand les témoins ont été produits, le président demande : « Y a-t-il quelqu’un qui veuille accuser cet homme ? » S’il se présente un accusateur, le président donne la parole à l’accusation et à la défense, et ensuite fait procéder à un vote, à mains levées dans le Conseil, au scrutin dans le tribunal. S’il ne se présente aucun accusateur, il fait aussitôt voter. Autrefois [dans ce cas] un seul juge déposait son bulletin ; aujourd’hui il faut que tous

  1. Voy. chap. II 2-4 ; VIII 1 ; XXII 5 ; XXVI 2.
  2. Aristote ne s’est pas mis d’accord avec lui-même : cf. chap. VII 4.