Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée

52 THÉÂTRE D'ARISTOPHANE.

VOUS coulerez de longs jours dans le bonheur, dans la paix, dans la jeunesse, dans les ris, dans les danses, dans les festins et dans l'abondance de toutes choses. Enfin vous serez las de jouissances, tant vous en serez rassasiés. Muse bocagère, aux accents si variés, tio tio tio, tio, lio tio, tiotix, souvent avec toi dans les vallons verts et sur la cîme des montagnes, tio tio, tio tiotix, je chante du haut d'un frêne au feuillage touffu, tio tio, tio tiotix, et lance de mon gosier mélodieux des chants en l'hon- neur du dieu Pan ; j'accompagne les hymnes par les- quelles, en dansant sur la montagne, on célèbre la mère des dieux, tototo, tototo, totototix ! C'est \k que Phryni- chus, semblable à l'abeille, vient cueillir le suc dont il compose le miel de ses airs les plus doux. Tio tio tio, tiotix f

Quiconque souhaite vivre avec noivs pour passer des jours heureux, qu'il vienne. On ne connaît parmi nous ni opprobres, ni crimes, ni peines légitimes : tout est hon- nête à nos yeux. Chez les hommes, c'est un crime abomi- nable de battre son père, et parmi nous il n'y a rien de plus beau que de courir sus îi son père et de lui dire en le frappant : « Allons, dresse tes ergots, si tu veux corn battre. » L'esclave fugitif que vous marquez au front n'est pour nous qu'un francolin aux ailes mouchetées.

S'il y a parmi vous quelque barbare Phrygien, tel que Spinthare S il sera métamorphosé en chardonneret de la race de Philémon.

Avez-vous quelque esclave de Carie, tel qu'Exécestide, il n'a qu'à choisir ici des aïeux : ils ne manquent pas.

  • Il y a dana ces vers des allusions à des personnages contem-

porains ; il est assez difficile de les saisir aujourd'hui, même avec l'aide du scoliaste.

�� �