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46 THEATRE D'ARISTOPIIANI].

PISTHÉTÉRUS.

Non pas. Les oiseaux augmenteront la vie des hommes de trois cents ans.

LA HUPPE.

Et où prendre ces trois cents ans?

PISTHÉTÉRUS.

Tu le demandes ? Chez eux-mêmes. Hé, ne sais-tu pas que la corneille vit cinq fois autant qu'un homme?

ÉVELPIDE.

Ah, qu'il vaut bien mieux être sous l'empire des oi- seaux que sous celui de Jupiter !

PISTHÉTÉRUS.

N'est-il pas vrai? Il ne sera pas besoin de leur bâtir des temples de marbre dont les portes soient dorées. Ils habiteront sous des arbrisseaux, sous le feuillage des chênes, et les plus vénérables d'entre eux n'auront pour temple qu'un olivier. Il ne faudra aller ni à Delphes, ni jusqu'au temple d'Ammon, pour leur faire des sacrifices. Nous n'aurons qu'à porter au pied de quelque arbousier, ou de quelque olivier sauvage, une poignée d'orge ou de blé, et là, les mains levées vers le ciel, prier les nouveaux dieux de nous accorder quelque grâce, que nous obtien- drons sur-le-champ, sans qu'il nous en coûte rien de plus qu'un peu de froment.

LE CHOEUR.

toi, qui m'es le plus cher de tous les vieillards, après m'avoir été le plus odieux, non, rien ne pourra jamais me déterminer à m'écarter de tes conseils ! Enflammé par tes sages discours, j'ai fait serment, j'ai juré que les dieux ne conserveraient plus longtemps le sceptre qu'ils m'ont

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