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i3 THÉÂTRE D'ARISTOPHANE.

verra sommer Jupiter de rendre aux oiseaux l'empire qu'il a usurpé sur eux. Et si ce dieu n'obéit pas sur-le- champ, s'il refuse de se rendre h la raison, on lui dé- clarera la guerre, et l'on défendra aux dieux de passer, en vrais Priapes, au travers du royaume des oiseaux, pour aller faire l'amour comme autrefois à des Sémélés, à des Europes ou à des Alcmènes, sous peine d'être traités comme d'infâmes adultères. 11 faudra aussi députer vers les hommes un oiseau, qui leur ordonne de ne sacrifier désormais aux anciennes divinités qu'après avoir sacrifié aux oiseaux, comme aux maîtres de l'univers, et d'offrir solennellement à chacun des nouveaux dieux ce qui lui conviendra, de sorte que si quelqu'un veut sacrifier à Vénus, il faudra qu'auparavant il fasse une offrande de grain à la piette *. Si quelqu'un offre une brebis à Nep- tune, qu'il offre d'abord du froment au canard. Si quel- qu'un sacrifie un taureau à Hercule, il ne le pourra faire qu'après avoir offert à la mouette un gâteau emmiellé, et si l'on immole un bélier au roi des dieux, ce sera après avoir immolé au roitelet, qui est roi aussi bien que Ju- piter, le mâle d'une fourmi.

ÉVELPIDE.

Le mâle d'une fourmi? Ce sacrifice-là me réjouit. Par- bleu, Jupiter n'a qu'à tonner à l'avenir tant qu'il voudra.

LA nUPPE,

Mais comment les hommes pourront-ils nous prendre pour des dieux, nous qui volons, nous qui avons des ailes? Ne nous prendront-ils pas plutôt pour des geais?

« Il y a ici dans le grec des jeux de mots obscènes qui ne peuvent ôtre rendus en français.

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