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CARION.

Tôt, tôt, notre maîtresse, allons ! du vin ; il faut que tu en boives aussi ; tu ne l’y refuses guère. Oh ! je t’apporte toutes sortes de bonnes choses à la fois.

LA FEMME DE CHRÉMYLE.

Et où sont-elles ?

CARION.

Je vais te les dire tout à l’heure.

LA FEMME DE CHRÉMYLE.

Mon Dieu, dépêche et dis-les moi.

CARION.

Écoute donc. Car je vais t’en donner des pieds à la tête.

LA FEMME DE CHRÉMYLE.

Ah, je ne veux rien sur ma tête.

CARION.

Tu ne veux donc pas des bonnes choses qui sont arrivées ?

LA FEMME DE CHRÉMYLE.

Non, pas les choses elles-mêmes.

CARION.

Sitôt que nous sommes arrivés près du dieu, avec Plutus, qui, pour lors, était le plus misérable du monde, et qui est présentement heureux et fortuné, s’il en est, nous l’avons mené à la mer et l’y avons baigné.

LA FEMME DE CHRÉMYLE.

Oui, vraiment, ce pauvre vieillard est fort heureux, à son âge, d’être baigné dans de l’eau froide.