Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/476

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHRÉMYLE.

Hola, hé, que fais-tu là ? Poltron, animal ? Ne demeureras-tu pas !

BLEPSIDÈME.

Non, assurément.

CHRÉMYLE.

Tu ne veux pas demeurer ? Quoi ! deux hommes fuiront devant une femme ?

BLEPSIDÈME.

Oui, puisque c’est la Pauvreté, car il n’y a point d’animal au monde si redoutable.

CHRÉMYLE.

Demeure, je te prie, demeure.

BLEPSIDÈME.

Je n’en ferai rien.

CHRÉMYLE.

Mais je te dis que nous faisons l’action du monde la plus vilaine de laisser ainsi Plutus tout seul, de nous enfuir de peur d’une femme et sans la combattre.

BLEPSIDÈME.

Avec quelles armes se défendra-t-on contre cette maudite femme ? Ne nous a-t-elle pas fait mettre en gage toutes nos cuirasses, tous nos boucliers ?

CHRÉMYLE.

Prends courage, je suis assuré que Plutus tout seul viendra bien à bout d’en triompher.

LA PAUVRETÉ.

Vous osez encore ouvrir la bouche, scélérats, qui avez été surpris dans le crime.