Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/456

Cette page n’est pas destinée à être corrigée.

Note à problème : * Clunes extemplo eas huic obvertere. (brunck.)gent pour en acheter, si tu n’en donnais, de sorte que si Jupiter s’avisait de te chagriner, tu pourrais, toi seul, détruire toute sa puissance.

PLUTUS.

Que dis-tu ? C’est moi qui suis cause qu’on lui sacrifie ?

CHRÉMYLE.

Oui, certes ; et bien plus, c’est que, parmi les hommes, il n’y a rien de beau et d’agréable que par toi, et aujourd’hui les richesses font tout.

CARION.

Moi, par exemple, je suis esclave à cause d’un peu d’argent que mon maître a donné pour moi et parce que je ne suis pas riche.

CHRÉMYLE.

Et ne dit-on pas que si un homme sans fortune va chez les courtisanes de Corinthe, elles ne l’écoutent même pas, mais que, si c’est un riche, il n’y a point de caresses qu’elles ne lui fassent[1] ?

CARION.

Tous les jeunes garçons en font autant : ils se donnent non pour les beaux yeux de leurs amis, mais pour leur argent.

CHRÉMYLE.

Oui, les coquins, et non pas ceux qui sont honnêtes, car ceux-ci ne prennent point d’argent.

CARION.

Quoi donc ?

  1. C’est de là qu’est venu le proverbe : « Tout le monde ne peut pas aller à Corinthe. »