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�L'ASSEiMBLÉE DES FEMMES. 457

LE JEUNE HOiJME uux spectateurs, trois fois infortuné que je suis, puisque me voilà forcé d'être, pendant une nuit entière et un jour entier, le complaisant d'une vieille dégoûtante, et qu'après cela, j'aurai encore à en faire autant à l'égard d'une Phryné, dont la figure n'est qu'une plaie ! Ne suis-je donc pas bien malheureux ? Oui, par Jupiter libérateur, il faut que je sois le jouet des dieux et du sort pour être réduit à me communiquer à de pareilles bêtes. Souvenez-vous, au moins, s'il m'arrive quelque encombre, étant trop sou- vent obligé de tenir tête à ces affreuses libertines, de m'enterrer sous le seuil même de la porte; et pour celle qui aura survécu aux efforts que j'aurai faits pour elle, qu'on l'enduise de poix bouillante, qu'on garnisse les chevilles de ses pieds avec du plomb fondu, puis qu'on la place sur mon tombeau en guise de lampe.

UNE SERVANTE. LE CHŒUR.

LA SERVANTE.

Oh ! heureux le peuple attique t Oh t que je suis heureuse ! Oh 1 que ma maîtresse est encore bien plus heureuse ! Vous aussi êtes heureuses, vous toutes qui vous tenez à noire porte, et vous, voisins, et vous, habitants de notre tribu. Je suis heureuse comme eux, moi, simple servante, qui ai chargé ma tête de parfums. Jupiter, qu'ils sont délicieux ! Mais ce qui vaut encore mieux, ce sont ces amphores pleines de vin de Thasos. Son bouquet ne s'ex- hale pas aussi promptement. Toutes les fleurs passagères ont 'bientôt disparu; les amphores sont donc bien plus, oui, ô dieux, bien plus agréables. Choisissez donc le via

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