Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/325

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fers. Ces gens-là, voyant son art de plaider le pour et le contre, ses détours artificieux et ses circonlocutions, furent éperdument épris de ce poète, qu’ils déclarèrent le plus sage. Enorgueilli de leurs suffrages, il s’est assis au premier rang qu’occupait Eschyle.

Xanthias.

Et on ne l’a pas chassé à coups de pierres ?

Éaque.

Parbleu, non. Mais tout le monde criait que le jugement sur la préséance due à l’un ou à l’autre dans le tragique, devait être remis aux suffrages publics.

Xanthias.

Ah ! tous ces scélérats criaient cela ?

Éaque.

Et, par ma foi, très haut.

Xanthias.

Eschyle n’avait pas quelques voix pour lui ?

Éaque.

Le nombre des gens de bien est petit, c’est comme ici[1].

Xanthias.

Qu’est-ce que Pluton prétend donc faire ?

Éaque.

Établir un concours entre eux et mettre à même de comparer et de juger de leur habileté en tragédie.

Xanthias.

Pourquoi donc Sophocle ne concourrait-il pas aussi pour la prééminence ?

  1. L’acteur, en disant ces derniers mots, montrait l’assemblée des spectateurs.