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ÎU THÉÂTRE D'ARISTOPHANE.

apprenne qu'étant femme, désormais elle ne doit plus calomnier les femmes.

MNÉSILOQUE.

Oh, vous ne m'épilerez pas tout à fait. Est-il donc juste de me faire un pareil traitement, parce que j'aurai pro- fité de la liberté qu'inspire la circonstance et de la per- mission de parler que nous avons toutes tant que nous sommes, et parce que j'aurai exposé ce qui pouvait rendre Euripide excusable ?

TROISIÈME HARANGUEUSE.

N'cst-il pas juste que tu sois punie, toi qui seule as eu le front de prendre le parti d'un homme qui nous couvre d'opprobres, qui choisit pour sujet de ses pièces de théâtre tout ce qu'il peut y avoir de méchantes femmes, des Mélanippes, des Phèdres, et non une Pénélope, parce qu'elle était vertueuse ?

MNÉSILOÛUE.

Et j'en sais la raison. Direz-vous qu'il y ait de nos jours une seule Pénélope? Hé, toutes sont des Phèdres.

TROISIÈME HARANGUEUSE.

Vous entendez, ô femmes, ce que cette effrontée ajoute encore sur notre compte.

MNÉSILOQUE.

Mais, en vérité, je n'ai pas dit tout ce que je pouvais dire. Puisque vous ne m'en croyez pas, voulez-vous que je vous en dise davantage ?

I

TROISIEME HARANGUEUSE. |

Tu ne pourrais pas : tu as vomi tout ce que tu avais \ contre nous. ?

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