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NOTICE SUR LES THESMOPHORIAZOUSES

ou LES FÊTES DE GÉRÉS ET DE PROSERPINE.

��Le vrai titre de cette pièce est les Thesmophoriazonses, ce qui veut dire les femmes célébrant les fêtes de Cérès et de Proserpine. Le premier caractère de ces fêtes et le plus signi- ficatif, c'est qu'elles étaient célébrées exclusivement par des femmes, et par des femmes mariées, comme à Rome les solennités de la Bonne Déesse. Chacune des tribus de l'Attique désignait, pour présider aux Thesmophories, deux femmes élues par leur sexe, nées d'une union légitime et elles-mêmes légitimement mariées. Tout citoyen dont le capital s'élevait à trois talents était tenu de fournir à son épouse l'argent né- cessaire pour contribuer aux frais de la solennité. Les hommes en étaient rigoureusement exclus; il leur était interdit sens peine de mort de pénétrer dans le temple où s'accomplissaient les cérémonies sacrées. Pendant une partie de la fête, les femmes était astreintes à la continence et à un jeûne rigou- reux *.

La magnificence des Thesmophories, où Cérès était adorée sous le nom de Thesmophoros, c'est-à-dire de législatrice, riva- lisait à Athènes avec la magnificence des Panathénées. On ignore tous les rites secrets qui y étaient accomplis, mais on sait que dans ces fêtes les femmes se permettaient les propos les plus lascifs ; d'ailleurs la plupart des cérémonies avaient lieu, la nuit, à la lueur des flambeaux et la pudeur y était peu respectée.

  • Decharme, Mythologie de la Grèce antique, page 353.

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