C’est fort bien dit, car nous radotons à jeun. Si les Athéniens veulent m’en croire, nous nous enivrerons pour remplir nos différentes missions. En effet, si quelquefois nous allons à Lacédémone sans avoir bu, nous n’y voyons que des sujets de tracasserie. Nous n’entendons pas ce qu’ils disent, et nous interprétons de travers ce qu’ils nous taisent. Aujourd’hui tout nous est agréable, tellement que si quelqu’un chantait la chanson de Télamon au lieu de celle de Clitagoras, nous applaudirions, tout prêts à nous parjurer ensuite.
Mais les voici qui reviennent tous ici. Au large, fripon !
Oui vraiment, voilà les convives qui sortent.
Allons, enfant de la joie, prends ta flûte pour que je danse et que je chante gentiment en notre honneur et en l’honneur des Lacédémoniens.
Au nom des dieux, que ne prends-tu ta flûte ; je n’ai pas de plus grand plaisir que de te voir sauter.