vieillard morose, un peu sourd. Au commencement de la noumènia, il a acheté un esclave, un corroyeur paphlagonien, coquin fieffé et grand calomniateur. Ce corroyeur paphlagonien, connaissant à fond le caractère du vieux, fait le chien couchant, flatte son maître, le caresse, le choie, le dupe avec des rognures de cuir et des mots comme ceux-ci : « Dèmos, il suffit d’avoir jugé une affaire : va au bain, mange, avale, dévore, reçois trois oboles : veux-tu que je te serve un souper ? » Alors le Paphlagonien fait main-basse sur ce que l’un de nous a préparé et l’offre gracieusement à son maître. L’autre jour, je venais de pétrir à Pylos une galette lakonienne ; par ses roueries et par ses détours il me la subtilise, et il sert comme de lui le mets de ma façon. Il nous éloigne et ne permet pas à un autre de soigner le maître ; mais, armé d’une courroie, debout près de la table, il en écarte les orateurs. Il lui chante des oracles, et le bonhomme sibyllise. Puis, quand il le voit à l’état de brute, il met en œuvre son astuce ; il lance effrontément mensonges et calomnies contre les gens de la maison ; alors nous sommes fouettés, nous ; et le Paphlagonien, courant après les esclaves, demande, menace, escroque en disant : « Voyez Hylas, comme je le fais fouetter ; si vous ne m’obéissez pas, vous êtes morts aujourd’hui. » Nous donnons. Autrement, le vieux nous piétinerait et nous ferait chier huit fois davantage. Hâtons-nous donc, mon bon, de voir maintenant quelle voie à suivre et vers qui.
Le mieux, mon bon, c’est notre : « Échappons-nous ! »
Mais il n’est pas facile de rien cacher au Paphlagonien ;