Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TRYGÆOS.
Non, si ce n’est peut-être deux ou trois âmes de poètes dithyrambiques.
L’ESCLAVE.
Que faisaient-elles ?
TRYGÆOS.
Dans leur vol, elles rassemblaient je ne sais quels préludes lyriques, noyés dans le vague des cieux.
L’ESCLAVE.
Ce n’est donc pas vrai ce qu’on dit à propos de l’air, que nous devenons des astres sitôt qu’on meurt ?
TRYGÆOS.
Mais oui, absolument.
L’ESCLAVE.
Et quel est donc l’astre qui brille maintenant ?
TRYGÆOS.
Iôn de Khios ; c’est lui qui a composé, jadis, une ode, « l’Orientale ». Aussi, dès qu’il parut, tout le monde l’appela « l’Astre oriental ».
L’ESCLAVE.
Quels sont donc ces astres qui courent en laissant un sillon lumineux ?
TRYGÆOS.
Ce sont des astres riches qui reviennent de souper : ils portent des falots et, dans ces falots, du feu. Mais