Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

DIKÆOPOLIS.

Voilà qui est bien. Souverain Dionysos, c’est avec reconnaissance que je célèbre cette fête en ton honneur, et que je t’offre un sacrifice avec toute ma maison : rends-moi favorables les Dionysia champêtres, à l’abri de la guerre, et fais que je passe au mieux les trente ans de la trêve.

LA FEMME DE DIKÆOPOLIS.

Voyons, ma fille, gentille enfant, porte gentiment la corbeille ; aie le regard d’une mangeuse de sarriette. Heureux qui t’aura pour femme et qui te fera puer comme une belette, au point du jour ! Avance, mais prends bien garde que dans la foule on ne fasse main-basse sur tes bijoux d’or.

DIKÆOPOLIS.

Xanthias, à vous deux le soin de tenir le phallos droit derrière la kanéphore. Moi, je suivrai en chantant l’hymne phallique. Toi, femme, regarde la fête de dessus notre toit. Va.

Phalès, ami de Bakkhos, bon compagnon de table, coureur de nuit, adultère, pédéraste, après six ans je te salue, ramené de bon cœur dans mon dême par une trêve, délivré des soucis, des combats et des Lamakhos. Combien est-il plus doux, ô Phalès, Phalès, de surprendre une bûcheronne, dans toute sa fraîcheur, volant du bois dans la forêt du Phelleus, comme qui dirait Thratta, l’esclave de Strymodoros, de la saisir à bras-le-corps, de la jeter par terre et d’en cueillir la fleur. Phalès, Phalès, si tu bois avec nous, demain matin, après l’orgie, tu avaleras un plat