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en ceignit le front de ceux des généraux qui obtenaient les honneurs du triomphe ; mais bientôt, écrasant la liberté publique et détruisant les causes de leur propre grandeur, les souverains de la maîtresse du monde se réservèrent exclusivement la couronne de laurier ; seuls ils eurent le droit d’enchaîner à leur char les princes et les généraux des peuples vaincus, et dès-lors plus l’émulation, plus d’amour de la gloire, plus de prodiges ; les hommes ne se distinguèrent plus que par les richesses qu’ils tenaient de l’industrie, de la faveur ou du hasard.
C’est à une époque moins reculée que remonte, l’origine de la chevalerie ; elle dut son existence, à la haine de l’oppression. La tyrannie des grands était portée à un tel point et se signalait par des excès si révoltans, qu’à une même époque on vit, dans toute l’Europe, des hommes généreux se dévouer, sous le titre de chevaliers, à la défense des opprimés, et notamment à celle des dames, qui ont les premiers droits à la protection des preux.

« Cette institution s’accrut rapidement. Le titre de chevalier devint la première distinction dans tous les royaumes. Les souverains eux-mêmes se firent un honneur de le porter, de s’assujettir à toutes les fatigues et à toutes les privations qu’il imposait, et ils ne se permirent pas d’en investir leurs enfans sans les soumettre aux lois d’un long et pénible noviciat. »