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cependant pas sans mérite ; ils ont eu un débit rapide ; ils ont été lus avec avidité dans le temps, et, en cela, ils ressemblent à ceux de Saint-Évremond mais la postérité y trouvera moins de choses à conserver que dans ceux de celui-ci.

Les premières années de la vie de Saint-Évremond sont inconnues ; au moins jusqu’à présent n’a-t-on rien d’authentique qui en donne des détails. Le marquis d’Argens a écrit des mémoires de la sienne qui se font lire avec plaisir, qui contiennent des faits piquans, dont la narration plaît, malgré quelques négligences de style et l’inconsidération de ces réflexions, que l’on nommait alors philosophiques, et que l’on peut plus convenablement appeler d’un jeune homme.

Il les commence à l’époque où les passions se font sentir ; car c’est par l’essai d’une des plus entraînantes qu’il entre en matière, sans indiquer ni le lieu de sa naissance, ni l’état de ses parens.

Des renseignemens, puisés ailleurs, suppléent à son silence. Il naquit en 1704, à Aix, en Provence, de M. Boyer, marquis d’Argens, procureur-général au parlement de cette ville. Il était naturel que son père, qui